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Souvenirs d'Hervé, lors de notre séjour à Saint-Pétersbourg en avril 2001

 

Avec un certain décalage, nous atterrissons à Piter. Après avoir passé tous les obstacles de l’aéroport, notre chauffeur nous emmène le long des " prospekti " et des " oulitse " plus ou moins défoncés. Je découvre la banlieue sud-est de Petersbourg. Françoise et notre chauffeur m’aident à extraire la valise du coffre ; nous nous frayons un chemin entre les nids de poule ( les poules russes sont plus grosses qu’en France ). Trois étages à pieds, nous arrivons à la bonne double-porte. Je retrouve Boris. Françoise et notre chauffeur, qui sera son guide et son hôte, me quittent et rejoignent leur banlieue un peu plus excentrée, au 14ème étage, sans lumière, et doté d’un ascenseur capricieux.

 

L’accueil en famille est chaleureux. Le confort russe m’a détaché de notre Verte Vallée. Malgré une certaine esthétique des immeubles, le défaut d’entretien des parties communes choque. Mieux vaut éviter souliers vernis et pantalons blancs. Mon hôte a la chance de partager son F2 avec son épouse et sa fille ; on peut parler de situation privilégiée. L’ouverture de l’accueil passe par naturellement par la vodka dont voici le cérémonial : comme à la chorale, servie glacée dans des petits verres, la vodka se boit d’un trait, , après une bonne inspiration, puis la chaleur subitement dégagée est résorbée en mangeant du hareng fumé,) enfin le(a) candidat(e) souffle ( encore comme à la chorale ), pour évacuer l’excédent de chaleur. Ce cycle infernal se poursuit jusqu’à ce que mort s’ensuive !!!!

 

Boris me donne les consignes d’utilisation des parties communes. Dans le petit coin, le chat a aussi son coin, d’où consigne importante : laisser la porte entrouverte. Tout au long du séjour, je suis accueilli aux petits soins. Cet accueil chaleureux aux moyens modestes nous aura impressionnés sous divers aspects.

 

Les répétitions et les concerts nous font retrouver la Kapella Glinka et la Bibliothèque, chargés de bons souvenirs pour la plupart d’entre nous. Aïda se conclut sous les applaudissements du public et au cours du " banket " d’accueil, suivi des quelques pas de danse aux sons du piano. Le " banket " de clôture se termine par un " Sole mio sur Vodka " , endiablé, à travers les nuages des adieux. Q’on se le dise, ce ne sont que des adieux !!!

 

Jean-Michel reconstitue son chœur aux cœurs fendus pour le retour. Encore quelques adieux, de gros soupirs, des piles de mouchoirs trempés du chagrin de la séparation.

 

Chez nos hôtes respectifs, Françoise et moi, jouons les prolongations. Ensuite nous sommes allés chez " Babouchka " pour le repas pascal autour d’une table, où régnait le koulitch garni des œufs peints.

J’ai consacré les deux derniers jours aux visites de musées et autres monuments. Chacun sait que Petersbourg est un musée à ciel ouvert.

 

Tout au long des prospekti, des oulitsé, des pereouloki, ( avenues, boulevards, et rues ), et cours intérieures, passages couverts, j’ai poursuivi mes rêveries de flâneur solitaire. Le hasard me poussait dans le " Clignancourt petersbourgeois " à quelques enjambées de Gostinny Dvor, ou un autre marché dans un combinat de la grande époque désaffecté, du style Cour des Miracles. C’est un autre moyen d’entrevoir la vie quotidienne de nos amis russes. Ils courent entre travail, métro et domicile ; d’un autre côté, pour se faire servir un thé il faut prévoir 30 minutes dans le programme. De cette ville, ma mémoire reste marquée de contrastes.

 

A mon tour, ce sont les séparations échelonnées, jusqu’à l’embarquement à Poulkovo. Françoise et moi nous installons pour le vol du retour. Les conversations oscillent entre soupirs nostalgiques et éclats de rire pour les meilleurs souvenirs. Nous avions prévus un Festival choral, mais pas un " festival cordial ". C’est une affaire de cœur. Alors tous en chœur, Bravo Jean-Michel, Josiane, Walter, Julia, et les autres ……. A la prochaine.

 

Hervé.

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