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André Sala Barcelona (25-29 octobre 2011)

 

J’ai pas mal d’appréhension, vu l’heure de départ, mais mes 3 réveils (ordinaire, mari, et téléphone portable) n’ont pas besoin de fonctionner car je suis debout avant 3h30 du matin ! Le départ s’effectue sans heurt, malgré les allumettes qui tiennent mes yeux ouverts – Christa m’amène au parking, le car est là, et tous les autres aussi. L’avion part à l’heure et nous déposons nos affaires à l’hôtel vers midi, à quelque 20 minutes en train du plein centre de Barcelone. Pour cette 1ère exploration de la ville, des petits groupes se forment selon nos connaissances, affinités, centres d’intérêts, et possibilités de mobilité. Je pars avec Christa et Chantal et nous optons pour le Palau de la musica catalana où nous avons la chance de rentrer au prix des retraités (ou jubilats, terme qui nous fait jubiler). Notre guide, bien que la visite est sensée être en anglais, est fort sympathique et traduit tous les mots clés dans plusieurs langues. Nous sommes enchantées par ce bâtiment de style ‘moderniste’ et conçu par l’architecte Luis Domènech i Montaner. La lumière et les couleurs vives du verre et des azulejos (mosaïques) attirent le regard, dans un endroit sans perspective ni lumière à priori. Ce bâtiment est devenu un symbole de la culture catalane, et « appartient » (dans le sens symbolique) à la chorale Orféo Musica de Barcelone, et à toutes les chorales d’ailleurs. Si l’on se fait connaître au début de la visite (nous l’apprenons à la fin!), on a le droit de chanter sur la scène, petite mais à l’acoustique parfaite, du moins sans micro. Nous poursuivons nos explorations avec la place du Seu et sa cathédrale, qui nous paraît bien sombre et oppressive après le palais de la musique. Il y a une cour intérieure paisible avec une fontaine, des palmiers et des oies (qui, parait-il, doivent être changées souvent à cause du stress incombé par tous ces visiteurs). Nous sortons et prenons une boisson à la terrasse d’un café dans un petit square et observons les passants – une bonne façon de découvrir la ville (et de reposer nos jambes). J’essaie de fixer mes premières impressions visuelles : les drapeaux catalans partout, les rues propres, les façades à variations multiples, la foule (plutôt jeune, comprenant beaucoup de touristes français), les taxis jaunes et noirs, les panneaux en catalans, ‘traduits’ en espagnol…Une fois de retour, le dîner à l’hôtel est un peu lourd (steak et frites salés) et notre répétition aussi (Anne-Cécile disparaît quasiment sous la table pour attirer notre attention), mais nous avons l’excuse de la fatigue. Demain sera un autre jour.

            Déjeuner à 8H et départ à 9H pour un tour en car de la ville. Seul problème, il devait y avoir 2 cars et il n’y en a qu’un…mais notre gentil organisateur, Robert, va résoudre ce petit ‘hic’ rapidement. La circulation est déjà très dense, mais bientôt nous arrivons au port devant le monument de Christophe Colomb, entouré de lions féroces (les catalans pensent, contrairement à la légende la plus répandue, que Colomb est probablement né en pays catalan…). Nous passons par la marina, l’aquarium, et continuons dans une boucle. Nous voyons le parc de la Cuitadella où se trouve le zoo, des façades des maisons d’Antoni Gaudí, la Sagrada Familia (et la queue associée !), la Plaça d’Espagna (la plus grande d’Espagne), et le Montjuic où se trouve le village olympique construit en 1996. Après un court arrêt, on nous dépose devant M. Colomb et je continue avec quelques amies ‘jubilats’ pour explorer le Park Güell, conçu, décoré et habité autrefois par A. Gaudí. Le parc est très animé, avec des touristes, des danseurs de tango, de groupes de musiciens, des perroquets verts dans les palmiers, et même un joueur de flûte (tibétain ou aborigène australien ?) dans une des grottes - il donne la chair de poule avec un son primal. Nous cédons à la facilité et prenons un taxi à 3 pour aller à la Sagrada Familia, où nous réussissons à prendre des billets pour le lendemain dans un distributeur de la banque Caixa, après 3 ou 4 tentatives. Ensuite, en métro nous allons vers la Casa Batllo, la plus belle de Gaudi, mais hélas il y a une grande queue et on demande des preuves pour le tarif « jubilat » (je dois tricher un peu mais ils n’ont pas l’air de rigoler ici). Nous nous contentons de l’extérieur, fabuleux. Puis, nous continuons vers la Casa Milà, la plus connue, et visitons une expo d’art contemporain (gratuite, celle-ci) de Perejaume – un homme avec pas mal d’humour et un certain nombre d’obsessions. Nous réussissons à retrouver notre chemin dans les couloirs du métro et rentrons, fatiguées mais pas perdues ! Vive les jubilats ! Le dîner est encore un peu lourd, mais la répétition un peu mieux. On nous rappelle qu’une vigilance extrême est de rigueur, car l'un d’entre nous s’est déjà fait dévaliser.

            Jeudi matin, nous partons pour la Sagrada Familia, avec nos billets réservés. La visite dure presque 3 heures, il y a tant à voir, aussi bien dedans que dehors. Les colonnes comme une forêt massive de palmiers, le plafond aux motifs végétaux, les vitraux colorés, l’immensité, la puissance, la lumière juste comme il faut : tout est déroutant. Nous nous asseyons devant l’autel et nous laissons envahir par la lumière du ciel et l’atmosphère de ce lieu original. En sortant, nous partons pour une adresse recommandée par Michèle vers la Plaça de Catalunya pour manger des tapas, acte incontournable à Barcelone. Nous devons faire la queue mais l’attente est largement récompensée – les tapas sont délicieux, arrosé d’un pichet de sangria, ce qui nous réconcilie définitivement avec la nourriture espagnole. Nous nous y plaisons tellement que nous n’avons que peu de temps à l’hôtel pour se préparer pour le concert de ce soir. Il y a bien 2 bus cette fois-ci, mais le nôtre, sans GPS et sans carte, se perd : nous nous en rendons compte car nous voyons les mêmes tours, à gauche, puis à droite des fenêtres du bus. Enfin, nous sommes accueillis par la chorale Orféo Martinenc dans un petit hall de concert (pas le grand théâtre national que nous avons dépassé au centre ville), trop petit pour chanter mais assez grand pour répéter. Nous allons ensuite vers l’église Sant Marti del Clot  toute proche, relevant délicatement nos jupes flambant neuves pour éviter les flaques d’eau, comme des dames d’un autre siècle. L’acoustique y est excellente, et nos hôtes chantent très bien…alors nous faisons de notre mieux. Nous retournons dans la 1ère salle ou la chorale catalane nous a préparé un buffet typique – moules farcies, tarte de pomme de terre, nouilles fines…Nous mangeons et chantons, à en perdre la voix pour certains – c’est la fiesta ! Comme berceuse, Robert nous chante La chanson de la Cannebière dans le bus au retour.

            Vendredi, la journée Montserrat : un endroit pour la ‘musique intérieure’. Le bus part vers 10H30 et monte et descend dans des tournants en épingle à cheveux jusqu’à plus de 700m. Il pleut, mais nous avons suffisamment de visibilité pour voir les falaises et la vallée – une vue magnifique. Derrière nous, les rochers s’élèvent comme des doigts sculptés qui tiennent l’abbaye dans son pouvoir. Un touriste japonais dessine la vue, qui ressemble effectivement à une estampe de son pays. Nous pénétrons dans la basilique et écoutons les voix angéliques des enfants de l’Escolania chanter pour l’office religieux, avant de chanter à notre tour. Après, nous faisons la queue pour voir La Moreneta, la célèbre vierge noire, dans sa niche entouré de mosaïques et d’argent sculpté. Au départ, Robert convainc le chauffeur de s’arrêter brièvement à un site dans la ville de Sant Pere de Terrassa, habitée depuis la préhistoire. On y trouve un ensemble de 3 églises construites au moyen âge sur des vestiges pré romans et wisigothiques, encore fouillés par des archéologues aujourd’hui, et qui présentent des reliques importantes. Nous arrivons ensuite à Lliça de Val, où nous sommes accueillis par la chorale du même nom dans une petite église. Nous enfilons à nouveau nos costumes de scène et, après avoir écouté nos hôtes chanter, donnons notre concert devant un public restreint mais enthousiaste. Nous sommes amenés après en car dans une hacienda où un délicieux buffet nous attend ainsi que la chorale. Magda, notre contacte d’origine française, facilite la conversation, mais comme toujours nous trouvons que la meilleure façon de communiquer est à travers la musique. Coucher tardif encore une fois !

            Pour notre dernier jour, j’ai la chance de partir dans les derniers et nous partons à 5 pour faire nos dernières visites et flâneries dans Barcelone. Nous visitons à fond le Mercat Sant Josep la Boqueria, marché coloré comme un arc-en-ciel, le quartier gothique, las Ramblas avec toutes ses animations de rue (Marie Antoinette, Don Quichotte, etc.), et terminons au port pour dire adieu à Christophe Colomb.  A l’hôtel, nous disons au revoir aussi à Robert et Isabelle, sa femme, et partons en car à l’aéroport avec une marge importante pour éviter les embouteillages. Arrivés à Roissy à minuit, nous sommes contents d’avoir notre car pour St. Rémy, vue que le RER B est encore très « perturbé » (vive la France !).

            Merci aux organisateurs, aux chorales catalanes, aux chefs et aux choristes pour ce merveilleux voyage !!

                                                                                                          Martha

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