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                      CORK (mai 1-6 2013) : 100 0000 BIENVENUS !

                                              


DRRRRRRRRRRIIING !!! Le réveil a sonné très tôt ce 1er mai, non pas pour aller chercher du muguet mais pour aller prendre le car devant l’EJR à St-Rémy. Tout le monde était à l’heure (une fois n’est pas de coutume) et nous partons pour Roissy. Le vol, où nous faisons connaissance avec l’autre chorale française, est rapide et nous arrivons à l’aéroport de Cork en gagnant une heure, heure locale oblige. Nous sommes accueillis par une jolie rousse souriante, Valerie, notre failteori (« guide » ou plutôt « personne qui accueille ») qui nous présente Martin, notre chauffeur du car. Ils nous donnent quelques indications, en français (Valerie) et en anglais (Martin) sur les 6 km qui nous mènent à la ville et au Gabriel Guesthouse. A l’hôtel, nous attendons la distribution des chambres par Kathleen, celle avec qui j’ai le plus discuté par téléphone pendant les mois de préparation au voyage – surement le voyage le plus difficile à organiser depuis mon entrée dans la chorale en 2005 (à vrai dire, la 1ère fois que j’organise quoi que ce soit). En voyant nos chambres et le petit jardin derrière l’hôtel, je suis rassurée…le cadre est propre et même sympathique. Je pense que tout va bien se passer !

Nous filons à La Bodega, un restaurant au centre, pour notre 1er concert. Nous suivons Valerie à la queue leu leu – ça descend bien, mais la montée sera plus dure ! Notre concert n’intéresse pas grand monde, à vrai dire, mais nous sommes contents d’avoir réservé des places à table et se jettent sur notre déjeuner. Après, tout le monde se disperse- je me promène avec d’autres pour avoir un aperçu de la ville : le English Market, des parcs, des églises. De retour à l’hôtel, j’enchaine le dîner et le 1er concert « gala », un oratorio de Micheal Tippett avec la Fleishmann Choir, précédé d’un orchestre militaire. C’est très beau et je ferme les yeux un moment - mais non, je n’ai pas dormi !

Le lendemain, nous enchaînons avec une rencontre musicale dans une école à côté de l’hôtel. Les enfants, alignés en face de nous dans la classe, habillés de leurs uniformes bleues, veulent chanter en français avec nous. Après nos chants, nous entonnons donc Au Clair de la Lune pendant qu’un jeune garçon nous accompagne, tout fier, au piano. Pause déjeuner, puis nous partons en car pour la bibliothèque de Bishopstown. A mon avis, ce fut notre meilleur concert, car très décontracté en voyant nos spectateurs (très âgés ou très jeunes) extrêmement attentifs et enthousiastes, nous avons donné de notre mieux. Ensuite, promenade libre en ville. Je suis allée visiter la City Geol, une imposante prison construite en 1804 et où les conditions de vie furent épouvantables. Nous avons, comble du hasard, une guide en provenance de St Malo. Le retour (à pied, car pas de bus) fut longue et j’ai laissé aux autres le concert du groupe suédois le soir après le dîner.

Vendredi, c’est la présentation au Lord Mayor dans le City Hall dans une grande salle de 1000 places. Le maire a la tête rasée et porte un lourd médaille autour du cou, mais il est blagueur (j’ai du mal à tout traduire) et parle aussi bien en gaélique qu’en anglais. Il demande à entendre la langue de chaque chorale, avant de terminer notre introduction en anglais. Philippe m’avait bien passé la vieille au soir un petit discours écrit, mais après l’introduction d’Anne-Cécile en français je dois improviser…je plaisante sur mon accent « américain » et ça passe bien, malgré un peu d’appréhension devant cette foule de spectateurs et malgré l’alarme incendie qui se déclenche 2 minutes après le début de mon speech! Nous chantons et sortons de scène, et sommes très rapides et organisés pour une fois. Nous voyons les autres présentations – un groupe en costumes 1900 venu du Montana rurale (sauf un membre qui est resté chez lui pour la saison du vêlage…), des ukrainiens en costume folkloriques, des italiens habillés de capes rouges très « flashy » et très amusants…

Nous partons aussitôt après en car pour Kinsale, petit port aux rues colorées et réputé pour sa cuisine. Le restaurant est excellant, et il faut marcher après pour éliminer…Je vais jusqu’au Charles Fort (combien de kilomètres??), un fort en forme d’étoile qui n’a malheureusement pas pu permettre aux irlandais de repousser les anglais, même avec l’aide de leurs alliés les espagnols au XVIIème siècle. 

De retour à Cork, je respire un peu mais après le dîner, un nouveau concert (les Songmen) dans l’église de St Finnbarre’s. Nous nous payons un taxi car c’est le seul moment où il a eu un peu de pluie (oui, je le jure !). Seulement, Philippe essaie de monter du côté du chauffeur à droite…ah, les habitudes !

Samedi, après notre « mini » Irish breakfast (buffet froid plus œufs/bacon/saucisses) un groupe de choristes descend au car dans le centre pour une balade à Blarney Castle, à 20 minutes de la ville. Le parc du château est pétri de légendes : par exemple, on descend un escalier à l’envers les yeux fermés en faisant un vœu qui serait exaucé par la sorcière des lieux si l’on ne pense pas à autre chose (…comme, est-ce que je vais tomber ?!) et le château lui-même abrite la célèbre pierre de Blarney. On monte d’abord une centaine de marches, on s’allonge par terre et se penche dans la vide pour embrasser la pierre, et on reçoit le don de l’éloquence. Est-ce que je l’ai fait ? Demandez à voir mon certificat officiel…

De nouveau à Cork, nous partons à pied pour chanter dans un grand hôtel moderne, le Clarion. Après les performances des autres chorales, j’ai la chance d’être invitée avec Anne-Cécile à un dîner pour remercier tous les bénévoles, dont notre Valerie est le chef, et les chefs de chœur étrangers. Des speechs, des fleurs, des échanges, et un bon repas, après quoi il faut filer au City Hall pour écouter encore (et toujours) des chorales. Le niveau des compétiteurs est très élévé et nous sommes tous impressionnés. Personnellement, je préfère l’University of Oregon, et ils finiront par gagner le 1er prix, of course (non, je n’avais pas de parti pris).

Dimanche, nous allons chanter dans l’église Holy Family tout près. L’organiste nous avait porté la vieille 40 copies des chants de la messe (y compris une à apprendre en 4 voix en anglais, et un Notre Père en gaélique !). Nous faisons de notre mieux, et chantons aussi notre répertoire. L’enthousiasme est grande, et nous sommes invités à prendre du café/thé, manger des gâteaux fait maison le matin même, et chanter encore. Une jeune fille nous joue le violon agrémenté d’une partie de la Marseillaise, une autre nous chante en gaélique, et une petite dame assez âgée nous remercie chaleureusement en un français très soigné.

L’après-midi, nous avons encore des chorales à écouter à City Hall, après notre prestation sur scène, et avons le plaisir de voir encore de la dance irlandaise, y compris avec un groupe de jeunes très doués. De retour à l’hôtel, nous mangeons tous ensemble pour une fois (après négociation – c’est parfois un peu compliqué car la salle n’est pas grande et nous sommes nombreux) et partons pour le dernier concert « gala ». Au lit vers minuit, valises préparées, nous mettons nos alarmes pour 3H30 ou 3H45, avec de la musique encore plein les oreilles.

Le départ se passe comme prévu : Valerie, qui n’a pas dormi de la nuit, monte dans le car pour nous dire au revoir. Elle a vraiment été un « failteori » formidable ! Nous sommes à l’heure et sommes accueillis à Roissy par un embouteillage monstre devant le car où tous se mettent à klaxonner, son que nous n’avons guère entendu à Cork – ah, Paris !

Nous regrettons seulement de ne pas avoir pu passer un jour ou 2 de plus dans les environs, et pour ma part, de ne pas avoir trainé au moins un soir dans un pub, faute de temps. Aussi, j’aurais voulu arriver à prononcer plus d’un ou 2 mots en gaélique. Mais l’année prochaine ça sera le 60eme anniversaire du festival…et la ville est tellement accueillante !

                                                                                        Martha

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